Une mosaïque sur la pierre d'hier et d'aujourd'hui
J’accompagne des clients dans la vente ou dans la recherche de biens immobiliers. Chez Sotheby’s Realty, nous sommes orienté.e.s vers le haut de gamme : il s’agit donc d’une clientèle locale (Tours et sa région), mais également parisienne et étrangère (résidences secondaires).
L’enseigne étant très connue à l’étranger grâce à la maison de vente aux enchères, nous attirons une clientèle étrangère que ne touchent pas les autres agences de la ville. Elle représente, suivant la période de l’année, 20 à 50 % de notre clientèle.
Nous vendons à la fois des hôtels particuliers à Tours, des châteaux, des manoirs, des moulins, etc., dans toute la vallée de la Loire, ainsi que des domaines de chasse en Sologne.
Très facilement, puisque nous sommes deux à nous partager les permanences dans la semaine afin de maintenir l’agence toujours ouverte. J’ai donc deux jours par semaine pendant lesquels je peux avoir du temps pour moi. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi d’être consultante ; aujourd’hui ce type de poste n’est pas proposé sous contrat, ou très peu. Quand on veut être indépendante, c’est donc l’idéal. Encore faut-il pouvoir suivre financièrement pendant quelques mois, le temps de toucher ses premiers honoraires.
❝ J’ai deux jours par semaine pendant lesquels je peux avoir du temps pour moi. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai choisi d’être consultante. ❞
Nous sommes actuellement, dans les agences Sologne et Val de Loire, trois femmes et trois hommes : parité respectée ! Pour les postes à responsabilité, il m’est difficile d’adapter cette question à mon entreprise puisqu’il n’y a qu’un directeur pour les deux agences.
Je n’ai pas eu de formation spécifique au secteur du luxe, mais il y a évidemment des spécificités propres à ce secteur.
Par exemple, sur un bien à plusieurs millions, vous n’avez pas le droit à l’erreur ; il faut préparer ses rendez-vous pour ne pas faire perdre du temps à ses clients, qui sont souvent des gens très occupés et qui attendent un niveau de prestations et de services haut de gamme. Il faut également être plus rigoureux dans le choix des clients que l’on emmène en visite. Dans le luxe, la norme est de pouvoir fournir au propriétaire nom, adresse et photocopie de la carte d’identité du client qui entre dans les lieux (et ce à cause des nombreuses œuvres d’art, etc., visibles dans certaines propriétés et qui peuvent faire des envieux). Il est également bon de discuter du projet du client, car dans le Val de Loire il y a beaucoup de « tourisme » immobilier. Les gens pensent qu’ils peuvent visiter tous les châteaux pour leur plaisir !
L’avantage d’être une femme travaillant dans l’immobilier résidentiel est que, étonnement, on acquiert plus facilement la confiance d’un propriétaire. Je pense qu’il est plus facile de rentrer un mandat en tant que femme, les gens sont moins méfiants. Le tout est d’être chaleureuse mais toujours professionnelle.
Cela ne m’est arrivé qu’une fois depuis que je travaille dans le secteur de l’immobilier résidentiel. Sachant que cela se passerait mal avec moi et qu’il ne me respecterait pas, j’ai préféré lui proposer de passer la main à mon collègue masculin, ce qu’il a accepté.
En revanche, cela m’arrivait plus régulièrement quand j’étais dans le secteur de l’immobilier tertiaire. C’est un milieu très masculin dans lequel on entend beaucoup de remarques sexistes et misogynes prononcées sous couvert d’une blague ou dans un esprit paternaliste. Ce que je déteste le plus c’est lorsque l’on me dit « miss » ou que l’on parle de moi en disant « la petite » ; cela paraît innocent et presque affectueux, mais en réalité c’est rabaissant et élimine toute crédibilité face aux autres. Dans ces cas-là, je reprends toujours la personne. Ce sont les petites remarques à répétition, comme celles-là, qui ont un impact sur la façon dont vos collègues et votre hiérarchie vous regardent.
❝ Certaines interpellations peuvent paraître innocentes, presque affectueuses, mais en réalité c’est rabaissant et élimine toute crédibilité face aux autres. ❞
Non, j’ai de la chance sur ce point, cela n’est pas arrivé.
Nous avons déménagé il y a quelques mois à Tours : j’ai choisi un poste de conseil en immobilier pour être indépendante pendant quelque temps. Cela me permettait de finir ma formation en architecture d’intérieur et également de prendre le temps de réfléchir à ce que je souhaite faire, puisque le métier que j’exerçais à Paris n’existe pas en région.
Maintenant, j’ai décidé de postuler dans des entreprises de promotion immobilière afin de découvrir ce milieu. Je vise à court ou moyen terme un poste de responsable de programme, même s’il est fort probable que je commence sur un poste hybride entre le développeur foncier et le responsable de programme.
❝ Le secteur de l’immobilier tertiaire est très masculin. On entend des remarques sexistes et misogynes prononcées sous couvert d’une blague ou dans un esprit paternaliste. ❞
Nous avons actuellement la chance d’avoir à la vente le château de Madame de Pompadour (en photo) situé près de Blois et de Chambord. Au-delà de son architecture et de la magnifique vue sur la Loire, c’est ce que dégage le lieu qui m’a marquée. Il s’agit d’un site chargé d’histoire, et chaque pièce semble dégager une ambiance particulière. C’est aussi pour cela que j’aime travailler dans la vallée de la Loire ; tous les châteaux sont intéressants à découvrir, et je passe beaucoup de temps aux archives départementales pour en apprendre l’histoire.
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